Journée internationale de la presse, regard sur les enjeux d'un métier piégé entre mutation et musèlement.
Il vient s'écouler exactement 31 ans depuis l'instauration du 3 mai comme journée mondiale de la liberté de presse. 31 ans au courant desquels les professionnels des médias vivent dans le tourment des gouvernements tyranniques à travers le monde. 31 au courant desquels le métier de journaliste lui même connais une évolution flagrante.
Il convient aujourd'hui, plus que jamais de s'interroger sur l'essor d'un métier bourré d'autant de risque dans un contexte planétaire tendue. Les journalistes sont alors convié à l'exercice de leur métier au péril de leur vie d'une part, et au risque de séquestration de l'autre.
Tout ces risques une fois réuni, l'on ne peut que se rendre compte de la bravoure des journalistes qui n'ont pas d'autres choix que transcender les limites, principalement celles de la peur d'exercice. Ceux-ci continuent plus que jamais d'œuvrer au service de la bonne information garant de l'opinion publique éclairée.
Dans plusieurs pays du monde, en particulier ceux rongés par des guerres ouvertes et en dissimulation, des journalistes deviennent une cible d'hommes en arme. Si l'on s'appesantissait sur le nombre de journalistes victimes des guerres, l'on serait choqué. 97 journalistes tués, c'est le chiffre publié par la CPJ, comité de protection des journalistes en seulement 7 mois de guerres qui opposent Israël à la Palestine. Un cas de figure.
Sur le continent africain, le situation de journaliste est également incertain. Certains dirigeants véreux ne laissent pas libre court à la presse, parfois il vont même jusqu'à leur la chose la plus précieuse que peut avoir un être humain "la vie".
En République démocratique du Congo, la situation est plutôt confuse. La presse est malmenée par les autorités en place. Incarcération, intimidation, maltraitance sont les voies opératoires des dirigeants. Sans parler de la police qui prend depuis un moment comme pour cible principale la presse lors des répression des différentes manifestation de colère citoyenne. Où encore l'interdiction catégorique de la presse à couvrir un certain nombre de terrain qui peuvent s'avérer dérangeant pour le pouvoir. L'exemple le plus récent étant celui du journaliste de Actualité.cd Stannis Bujakera.
Il suffit de regarder aujourd'hui comment sont traités ceux qui dénoncent, ceux ci sont traités de tous les maux, quitte à être appelé "journaliste propagandiste", "populiste" autant d'appellation qui au fond ne veulent rien dire à par vouloir désorienter le peuple et décourager l'auteur.
Le contexte local propre au Nord Kivu est inquiétant, les journalistes opèrent dans des conditions extrêmes dues à la guerre. Certains ont été contraint de fuir leur milieu de vie habituelle pour trouver refuge à Goma fuyant la rébellion du M23 qui prend les journalistes comme des ennemis tout particuliers. Certains qui sont basés à Goma ont d'ailleurs reçu des menaces de mort provenant de la rébellion au cas où elle arrivait à Goma.
Malgré toutes les tentatives de musèlement, le quatrième pouvoir ne se laisse pas faire. Ceux ci plus que jamais sont résilients et prêt à faire entendre leur voix. Pas question de céder à la pression.
Au delà de ce problème extérieur, ce métier connait également un propension inquiétante liée au numérique. En effet l'internet au-delà d'être vecteur primordial de l'information à l'ère actuelle, il est également un danger pour le métier. Tout le monde est devenu émetteur de l'information. Avec une prétention de savoir, le métier est pris au piège. Influenceurs, internautes, politiciens toute catégories confondues prétendent maîtriser le métier de Journaliste, par le simple fait qu'ils sont capables de concevoir quelques phrases et les taper a sur leur clavier pour mettre en ligne. Le journalisme est de loin plus que celà.
Les conséquences sont innombrables, la manipulation publique devient fréquente, la mes informations, désinformation, le Fake News et toute deviation liée à l'information tente à prendre le dessus sur la bonne information.
Un danger pour l'avenir de tout un secteur professionnel en pleine mutation. Il est alors de coutume d'entendre les gens s'interroger sur cette profession. Existe-t-il encore des journalistes professionnels, Est-ce un hasard d'envoyer son enfant étudier cette profession ?, est ce un métier en voi de disparition grâce à l'internet? Autant des question qui taraudent les esprits.
Une absurdité
Comment peut-on se demander s'il existe des journalistes professionnels tout en regardant toute cette atmosphère dans lequel ils évoluent ? Certes des journalistes professionnels il y en a. Il suffit de regarder les combats et les efforts que fournissent les hommes de media.
Si d'un côté les journalistes comme tout être humain peuvent se lancer dans la préservation de leur vie contre tout atteinte des hommes véreux, de l'autre côté s'ils peuvent s'engager dans la poursuite contre le déséquilibre médiatique observé avec l'internet, le travail journalistique est toute une labyrinthe de tâche que les journalistes ne peuvent pénétrer.
Certains d'entre eux se livrent alors au journalisme comme fact-cheking pour essayé d'apporter la lumière aux informations déviées intentionnellement ou non. D'autres se lancent alors à la dénonciation comme moyen efficace pour l'instauration d'une bonne gouvernance, l'information pour l'amélioration des conditions sociales des populations locales, les autres dans le journalisme dédié à l'environnement, à la recherche de la paix, la recherche des valeurs culturelles, autant de domaines qui nécessite l'attestation des chevaliers de la plume.
Il s'agit donc d'un métier mai en réalité est un tout. Une poignée de gens qui essaient d'informer sur une multitude des domaines. Vu dans ce sens il est donc à comprendre qu'il est de ces gens là qui s'infiltrent et se vêtent du titre de journaliste, à leur extirper…
Jospin Chishugi
Commentaires
Enregistrer un commentaire