Entre explosion démographique et menace épidémiologique, la ville de Goma est piégée par le manque d'eau.
Alors que la ville de Goma a accueilli plus d'un million de déplacés internes, elle est aujourd'hui confrontée à la pénurie d'eau. Dans plusieurs quartiers de la ville il vient de s'écouler plus d'une semaine sans qu'une seule goute d'eau ne jaillisse des vannes, aux bornes d'utilité publique, moyen de procuration d'eau de base dans plusieurs quartiers populaires de la ville touristique.
Cette denrée de base, devenue rare est au cœur des préoccupations majeures de la population locale. Ainsi des pratiques dangereuses deviennent de plus en plus fréquentes pour se procurer cette eau et la consolider le plus longtemps possible.
Enfants, Adultes, filles et garçons tous confondus se lèvent de plus en plus tôt défiant la précarité sécuritaire, parcourant des très long trajets pour finalement revenir tard à la maison et parfois avec des bidons bien vides. la volonté de trouver cette denrée de première nécessité est majeure. Plusieurs personnes sont prêtes à tout pour la trouver, y compris passer la nuit à la belle étoile ou encore laisser les bidons dehors dans la nuit pour être le premier servi le lendemain matin.
Cette situation s'est détériorée quand les Camions Citerne ont été interdits la circulation, alors qu'ils sont le principaux distributeurs d'eau dans la ville. En conséquence le prix de l'eau par mesure a été revu à la hausse. Variant entre 100 francs et 300 francs congolais en temps normal, le bidon d'eau de 20litres se négocie maintenant à pas moins de 500 francs, allants parfois jusqu'à 1000 francs selon l'humeur du vendeur.
Une fois l'avoir eu, dans certaines familles, des restrictions s'imposent pour la consolider. La quantité d'eau à utiliser pour la vaisselle par exemple est de plus en plus minime, de même pour le bain et la lessive. d'autres travaux de ménage jugés moins importants ne sont que supprimés de la liste.
Pendent ce temps, vers le nord et l'ouest de la ville des milliers des personnes sont concentrés dans les camps des déplacés. Ces mêmes camps où a les épidémies de la choléra et de la rougeole ont été signalées par les organisations humanitaires et la division provinciale de la santé. A l'horizon plane encore une autre menace, celle de l'épidémie de la variole du singe qui risque d'embraser la ville si les mesures drastiques tardent à être prises.
Rappelons que ce phénomène se produit pendant que la ville est encore au début de la saison sèche qui prend généralement fin vers le début du mois de septembre. une période au courant de laquelle la Regideso se révèle incapable à fournir l'eau au public pour des raisons diverses et parfois non saisissables.
Jospin Chishugi
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